D’après le Centre d’Analyse Stratégique (CAS), la grande majorité des Français ne maîtrisent pas les gestes de premiers secours. Moins d’une personne sur cinq, témoin d’un arrêt cardiaque dans la vie quotidienne ou sur le lieu de travail, est en effet en mesure de porter secours à la victime. Qu’en est-il chez nos voisins européens ? Pourquoi est-il nécessaire de se former au secourisme ? Business Actu y répond.
Les français : moins formés que les norvégiens
La Norvège est le pays d’Europe au sein duquel le nombre de personnes formées aux gestes de premiers secours est le plus important. D’après les données de la Croix Rouge, 95% des norvégiens et 80% des autrichiens sont par exemple aptes à pratiquer des gestes de premier secours en cas d’attaque cardiaque, de malaise ou d’hémorragie.
Malgré l’incitation des entreprises et des associations à suivre une formation de sauveteur secouriste, le pourcentage de français habilités à sauver des vies ou ayant suivi une formation ECF reste pourtant en deçà de certains voisins européens. Il a toutefois été prouvé que l’intervention rapide auprès d’une victime améliore considérablement ses chances de survie, tout en réduisant le risque de séquelles.
Des professionnels de plus en plus aguerris au secourisme
Le secteur professionnel voit son pourcentage de sauveteurs secouristes du travail augmenter de jour en jour. Bien que légèrement en retard par rapport à la Norvège ou à l’Autriche, les entreprises françaises sont de plus en plus nombreuses à accompagner leurs salariés dans la maîtrise des gestes de premiers secours, et à plus large échelle, dans la réduction des risques d’accidents du travail.
A titre d’exemple, une entreprise peut inclure un module « gestes et postures de sécurité » dans une formation pour caristes. L’objectif ? Enseigner à ses salariés les principes d’adaptation de leurs mouvements aux réalités de leur travail, notamment pour ceux qui sont amenés à manipuler des charges lourdes. De même, une formation destinée à maîtriser la manipulation d’un extincteur est nécessaire pour agir avec rapidité et efficacité sur un feu naissant.
La formation SST (Sauveteur Secouriste du Travail) est la plus répandue dans le secteur professionnel. Elle est certifiée par l’INRS et doit être renouvelée tous les 24 mois.
Sécurité routière : les métiers de la route au cœur des débats
Les gestes de secours sont essentiels lorsqu’on fait face à un accident de la route. Et, la route, les conducteurs et chauffeurs routiers connaissent bien. Ces métiers sont fréquemment confrontés à tout type d’accidents : carambolage, accident de voiture, accident de manutention, accident du travail, etc.
Conscients des risques, les organismes de formation ont retravaillé le contenu des apprentissages. Dans la formation FIMO, par exemple, les candidats ont désormais un cours axé sur le secourisme et les règles de sécurité. Opérationnels, ils sont ensuite aptes à intervenir en cas d’accident.
En termes de secourisme, la France apparaît donc à la traîne face à ses voisins européens. Néanmoins, elle tente de rattraper son retard. Ces dernières années, de nombreux dispositifs ont été mis en place pour diffuser l’apprentissage des gestes de premiers secours, dans les écoles comme dans les entreprises.